Nouvelle étude sur l’impact des pénuries de médicaments (SNPHARE) : quand le gouvernement va-t-il enfin agir ?

Publié le 9 février 2023 Dans la catégorie : Communiqués de presse , ,


Dans une étude menée par le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi aux autres spécialités (SNPHARE), rendue publique ce jeudi 9 février :

  • 55 % des pharmaciens hospitaliers interrogés estiment « passer plus de 4 heures par semaine » à gérer les pénuries de médicaments. 35 % évaluent ce temps à « plus de 6 heures par semaine ».
  • 59 % des pharmaciens hospitaliers interrogés indiquent avoir « rencontré des difficultés ou l’impossibilité de délivrer des médicaments d’urgence vitale ».
  • 46,3 % estiment que leur métier est « dénaturé » par ces pénuries qui « entravent leurs autres activités ».

D’autres données de l’étude sont éloquentes : 43 % des répondants estiment que les ruptures ou pénuries créent un contexte qui cause « tensions et dissensions » avec les médecins, 95 % jugent l’action des tutelles « insuffisantes » ou « très insuffisantes ». Les pharmaciens rapportent aussi un manque de transparence des industriels sur les causes des pénuries et les perspectives de solution, et les trop faibles contraintes des tutelles sur les pratiques des multinationales.

Cette étude est une nouvelle preuve du caractère structurel, systémique des pénuries, et de l’insuffisance constatée par de très nombreux acteurs des réponses politiques ou institutionnelles. Alors que le ministre de la santé a perdu des mois à minimiser les ruptures et les pénuries, son annonce, jeudi 2 février, d’un report de 6 mois pour prendre les mesures nécessaires est intolérable. Il y a urgence à mettre en place la transparence sur la chaîne du médicament, une planification sanitaire, une production au moins en partie publique pour sortir les produits de santé des logiques d’offre et de la demande.

Nos productions

Notre travail est disponible sur le site www.otmeds.org

Rapport, recommandations et enquête

Nous avons publié Combien coûtent nos vies ?, une enquête sur les politiques du médicament, qui rend accessibles ces enjeux.

En 2021, sous le titre Une politique pragmatique au service de la santé, nous avons émis dix recommandations pour garantir une production pharmaceutique à même de garantir la sécurité sanitaire en France et en Europe. Actualisées en février 2022, ces recommandations s’appuient sur l’audition d’une quinzaine d’expert-es et un rapport pour le Parlement européen, intitulé Relocalisation de l’industrie pharmaceutique en Europe et dans les états membres, analysant notamment des modèles de production publique comme celui du Brésil.

Dès 2019, nous avons rendue publique un outil d’aide à la mise en place d’une politique de transparence sur le secteur pharmaceutique permettant la mise en œuvre par les États de la Résolution Transparence adoptée par les États membres de l’OMS. Il s’agit de laCheck List de la Transparence sur les médicaments.

En décembre 2021, notre publication Questions / Réponses sur le recours à la dérogation de l’accord ADPIC de l’OMC pour les technologies contre le COVID-19 apportait un éclairage sur la disposition désignée dans le débat public comme étant la « levée des brevets ».

Nos dernières tribunes sur le sujet :

Nous avons publié de nombreuses tribunes d’alerte sur notre dépendance à la Chine ou sur la nécessité pour l’État de reprendre la main sur les politiques du médicament :

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