OTMeds dénonce la fuite en avant de Caroline Fiat

Publié le 6 décembre 2022 Dans la catégorie : Communiqués de presse

Hier, mardi 6 décembre 2022, la députée de La France Insoumise (LFI) Caroline Fiat a annoncé qu’elle pourrait prendre du temps parlementaire du RN à partir du 16 janvier pour défendre la réintégration des soignants non vaccinés. Selon certains journalistes (voir par exemple à ce lien), l’élue s’est entretenue avec Sébastien Chenu et Marine Le Pen à ce sujet.

OTMeds dénonce la collaboration de fait de Caroline Fiat avec le RN. Les valeurs de l’extrême droite (notamment, le sexisme, le racisme, les LGBTIphobies) sont incompatibles avec la santé publique.

Nous dénonçons une fuite en avant préoccupante qui acte une collaboration entre une députée cadre d’un groupe de gauche, LFI, avec le RN, sur un sujet populiste et anti-science. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en Italie, la réintégration des soignants non-vaccinés a été la première mesure prise par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni-Matteo Salvini.

L’annonce de Caroline Fiat acte donc une collaboration avec l’extrême-droite, et une forme de tolérance de son groupe parlementaire. Ce dernier refuse en parallèle d’écouter la société civile et les associations de malades, qui, par la voix de leur fédération, ont fait part de leur opposition à la réintégration des soignants non vaccinés.

En novembre, Caroline Fiat s’était déjà tristement illustrée en détournant les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur cette question. Le débat public sur les questions de santé ne peut reposer sur de tels mensonges. Sans jamais être recadrée par les collègues de son camp politique, la députée a au contraire été applaudie par la plupart d’entre eux, qui ont érigé la réintégration des soignants non-vaccinés comme priorité politique absolue. Car au-delà de cette pratique inacceptable, c’est bien le groupe qui a fait le choix de consacrer l’unique niche parlementaire de LFI dédiée à la santé à cette mesure populiste, qui n’est, quoi qu’on en pense, pas prioritaire. A l’inverse, à part une poignée de personnalités, la NUPES et notamment ses cadres, reste silencieuse face à une urgence aussi criante que les pénuries de médicaments essentiels qui frappent la France et face aux urgences auxquelles fait face le système de santé.

De plus, nous sommes dans une phase de recrudescence des cas de Covid-19 et dans une période où les informations sur les conséquences à moyen et long termes de l’infection commencent à être documentées par des études sur des cohortes importantes. Lundi dernier, 5 décembre, la revue Nature publiait de nouvelles données confirmant l’impact délétère de formes graves de COVID sur le cerveau. Malgré tout cela, et malgré l’inaction de l’exécutif, la NUPES laisse le champ libre à ce dernier pour apparaître comme le seul camp politique pro-science et défendant des principes de santé publique. Une telle illusion n’est possible que parce que la NUPES a déserté.

Ainsi, bien loin d’être un dérapage individuel, la collaboration active avec le RN annoncée par Caroline Fiat est l’aboutissement de pures logiques de politique politicienne et d’une stratégie de l’opposition de gauche contraire aux intérêts de la santé, comme nous l’avons dénoncé dans une lettre ouverte. Cette stratégie est marquée par le refus de faire de la santé une priorité, le piétinement des preuves scientifiques et l’abandon de toute démocratie sanitaire.

La NUPES doit se ressaisir, LFI doit prendre position contre cette décision prise par Caroline Fiat, ses élus doivent se former en urgence aux enjeux de santé et enfin écouter la société civile, notamment les associations de malades et d’usagers du système de soins.

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