Pénurie de médicaments vitaux : l’alerte des CHU européens

Publié le 1 avril 2020 Dans la catégorie : Communiqués de presse

Neuf CHU européens, dont l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), ont fait parvenir une lettre à leurs gouvernements respectifs (français, allemand, autrichien, belge, britannique, espagnol, italien, suédois, néerlandais), appelant « en urgence à une meilleure collaboration européenne pour empêcher les pénuries de médicaments ».

Sans réponse du gouvernement aux alertes, qui se multiplient, depuis le début de la semaine dernière, le mardi 31 mars 2020, l’Alliance des hôpitaux universitaires européens, qui regroupe neuf des principaux CHU européens1

Allgemeines Krankenhaus der Stadt Wien – Vienne, Autriche / Assistance Publish – Hôpitaux de Paris – Paris, France / Charité – Berlin, Allemagne / Erasmus Universität Medisch Centrum – Rotterdam, Pays-Bas / Vall d’Hebron University Hospital – Barcelone, Espagne / Karolinska Universitetssjukhuset – Stockholm, Suède / King’s Health Partners – Londres, Royaume-Uni
Ospedale San Raffaele – Milan, Italie / UZ Leuven – Leuven, Belgique
, dont l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), a fait parvenir une lettre à leurs gouvernements respectifs (français, allemand, autrichien, belge, britannique, espagnol, italien, suédois, néerlandais), appelant « en urgence à une meilleure collaboration européenne pour empêcher les pénuries de médicaments ».

Une situation dramatique

Le courrier, qui n’est pas destiné à être public, est soutenu par l’ensemble des hôpitaux publics français. En France, il est notamment signé par Martin Hirsch et Rémi Salomon.

Comme des médias l’ont documenté ces derniers jours, les stocks de certains médicaments s’amenuisent dramatiquement, en particulier ceux utilisés en réanimation, soins intensifs et palliatifs, y compris pour prendre en charge les patients atteints du COVID-19. Le courrier indique que sans action immédiate et coordonnée à l’échelle européenne, certains hôpitaux ne seront plus en mesure d’offrir aux personnes certains de ces médicaments d’ici une à deux semaines, et que dans certains hôpitaux il ne reste plus que deux jours de stocks. Le courrier met également en lumière un autre problème : l’absence de vision d’ensemble sur les stocks et les commandes au niveau national et la difficulté pour les hôpitaux à fonctionner sans vision plus large de stocks et des commandes en cours.

Le courrier rappelle également les besoins en équipements de protection et en ventilateurs, mais insiste surtout sur les médicaments utilisés en soins intensifs, notamment les relaxants musculaires, les sédatifs et calmants dont les stocks diminuent très rapidement. Le courrier rappelle que le manque de ces médicaments devient aujourd’hui la principale entrave à la prise en charge et à la réponse au COVID-19. Une réponse européenne est donc absolument nécessaire et urgente.

Une réponse européenne par ses médecins et hôpitaux

Il faut mesurer la portée de cette démarche inédite à notre connaissance ; une réponse européenne portée par ses hôpitaux et médecins, très préoccupés de cette situation et du manque de coordination à l’échelle européenne. Cette mobilisation fait écho à la mobilisation menée conjointement par nos associations2Une coalition inédite, composée d’Act Up-Paris, ADELICO, des Collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, du CNI (Coordination nationale infirmière) et de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, ont saisi hier (le lundi 30 mars 2020) le Conseil d’État pour demander, au nom du droit à la dignité humaine, des réquisitions nécessaires face à la pénurie de matériel et de médicaments. hier, à travers un recours au Conseil d’État, demandant une réquisition de tous les moyens de production dans les plus brefs délais pour fabriquer les équipements et médicaments dont nous avons urgemment besoin.

Nous demandons toujours en urgence la réunion d’un conseil des ministres européens sur ce sujet, et en France, la mise en place d’un comité de surveillance regroupant les différents acteurs concernés (dont : le ministère de la santé, la DGS, l’ANSM, les pharmacies centrales des hôpitaux, l’AP-HP, les industriels, des représentants du personnel soignant et associatifs, etc.).


Retrouvez nos interventions télévisées sur le sujet :

COVID-19 – Alerte Pénurie de Médicament Vitaux – OTMEDS au 20 h de France 2 © Observatoire Transparence Médicaments
COVID-19 et pénurie de médicaments : OTMEDS sur France 24 © Observatoire Transparence Médicaments

Notes

  • 1


    Allgemeines Krankenhaus der Stadt Wien – Vienne, Autriche / Assistance Publish – Hôpitaux de Paris – Paris, France / Charité – Berlin, Allemagne / Erasmus Universität Medisch Centrum – Rotterdam, Pays-Bas / Vall d’Hebron University Hospital – Barcelone, Espagne / Karolinska Universitetssjukhuset – Stockholm, Suède / King’s Health Partners – Londres, Royaume-Uni
    Ospedale San Raffaele – Milan, Italie / UZ Leuven – Leuven, Belgique
  • 2
    Une coalition inédite, composée d’Act Up-Paris, ADELICO, des Collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, du CNI (Coordination nationale infirmière) et de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, ont saisi hier (le lundi 30 mars 2020) le Conseil d’État pour demander, au nom du droit à la dignité humaine, des réquisitions nécessaires face à la pénurie de matériel et de médicaments.
Copy link
Powered by Social Snap