Nous publions ce jour dans le Monde (daté du vendredi 21 mai) une tribune montrant que la levée des barrières de propriété intellectuelle est une condition indispensable à l’augmentation significative de la production de vaccins nécessaire au contrôle de la pandémie :
Alors qu’Emmanuel Macron refuse de soutenir la levée des brevets et fait valoir dans le cadre du G20 cette semaine une « troisième voie », notre tribune rappelle que ce choix est une impasse : « Si la levée des brevets est indispensable, c’est bien parce que toutes les initiatives volontaires n’ont pas fonctionné. L’initiative COVAX a montré ses limites, et comme il fallait s’y attendre, aucun laboratoire n’a répondu à la proposition d’une mise en commun des brevets. Ainsi, la levée de la propriété intellectuelle n’est pas une simple posture. C’est même la seule voie possible. ».
Les initiatives volontaires sont des écrans de fumée, dans la mesure où elles n’augmentent pas réellement la concurrence, puisqu’il s’agit de sous-traitances et d’accords commerciaux entre firme, ce qui revient à maintenir une concentration du marché. Ces accords ne résoudront donc pas la très problématique question de l’augmentation unilatérale des prix des vaccins par les multinationales, et les producteurs « non autorisés » pour différentes raisons commerciales ne pourront pas produire.
Ainsi, dans cette tribune, répondant aux objections rabâchées, qui ne sont que la reprise sans vérification des discours des multinationales, nous montrons que des transferts de technologie rapides sont possibles : Moderna lui-même en a donné la preuve, la France aussi. Nous rappelons que la capacité de production existe, mais que les détenteurs de brevets refusent d’y recourir : à l’exemple de Teva que nous citons dans la tribune se rajoutent entre autres Biolyse au Canada ou Incepta au Bangladesh notamment. Enfin, nous rappelons que développés grâce à de l’argent public, les vaccins devraient être des biens publics.