Le rapporteur du projet de loi de financement de la sécurité sociale, Olivier Véran (LREM), avait émis un avis défavorable aux amendements sur la transparence lors de la première lecture du texte à l’Assemblée. Il s’est dit hier, en commission, favorable à certains de ces amendements. Rien ne peut plus justifier la défense de l’opacité. La balle est dans le camp du gouvernement.
Dans le cadre des discussions sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 (PLFSS), des amendements sur la transparence sur les prix des médicaments ont à nouveau été discutés en commission des affaires sociales. Ils demandent à ce que soient fournies des information sur les coûts réels de la recherche et du développement, sur les investissements en recherche et en développement (R&D), y compris publics, et sur les brevets. Ils ont été jugés recevables et seront discutés dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale les lundi 25 et mardi 26 novembre.
Le rapporteur du PLFSS pour les député-es, Olivier Véran (La république en marche – LREM), avait émis un avis défavorable à ces amendements. C’était d’autant plus incompréhensible, qu’un groupe transpartisan en première lecture (Les Républicains, les socialistes et apparentés, les communistes et la France insoumise) les avait soutenus. Olivier Véran s’est dit, en commission, le 20 novembre, favorable à certains de ces amendements. Nous nous félicitons de ce changement d’avis, qui est le fruit de tout le travail que nous accomplissons, avec d’autres organisations, depuis des mois.
Nous appelons les député-e-s de la majorité à répondre à une exigence démocratique et à voter pour la transparence.
Le gouvernement aussi avait émis un avis défavorable. Interpelé par 70 organisations et personnalités sur le sujet, ni le Premier Ministre, ni la Ministre de la Santé n’ont daigné répondre. Alors que les annonces faites au personnel hospitalier en lutte depuis des mois sont ridicules au regard des besoins, alors que le gouvernement s’apprête à démanteler l’accès aux soins des étrangers, notamment des plus fragiles, les réfugié-es, il serait inacceptable qu’Edouard Philippe ou Agnès Buzyn s’opposent à ce qu’on évalue enfin la pertinence des prix exorbitants imposés par l’industrie pharmaceutique.1En 2014, des médicaments contre l’hépatite C étaient mis sur le marché pour 50 000€ le traitement. Cette année, le laboratoire Novartis demande 2 millions d’euros par injection pour une thérapie génique développée en partie grâce à l’argent du Téléthon, en parti public..
Notes
- 1En 2014, des médicaments contre l’hépatite C étaient mis sur le marché pour 50 000€ le traitement. Cette année, le laboratoire Novartis demande 2 millions d’euros par injection pour une thérapie génique développée en partie grâce à l’argent du Téléthon, en parti public.