Novartis annonce un tirage au sort en Belgique pour déterminer quel bébé pourra recevoir une injection du Zolgensma, thérapie génique développée grâce à de l’argent public (les dons défiscalisés au Téléthon) et vendue à 2 millions d’euros l’injection. Le hold-up de ce laboratoire doit prendre fin, nous devons récupérer NOTRE médicament.
Au moment même où le Conseil constitutionnel invalide un amendement historique sur la transparence qui exigeait des firmes pharmaceutiques qu’elles dévoilent les financements publics reçus dans la recherche et le développement, le laboratoire Novartis annonce un tirage au sort des bébés souffrant d’atrophie musculaire spinale qui pourront bénéficier d’une injection de Zolgensma, poussant l’indécence et le cynisme à leur paroxysme.
Ce traitement a été développé grâce à l’argent du Téléthon, et donc des dons défiscalisés, en France comme en Belgique. Nous n’avons aucune raison de le payer une deuxième fois, par le biais de l’Assurance maladie ou d’appels aux dons, comme pour la petite Pia.
Il est plus que temps de récupérer NOTRE médicament. Les gouvernements ont le devoir de recourir à des dispositions prévues par le droit international de l’Organisation Mondiale du Commerce, mais aussi les droits nationaux : la licence d’office. Nous appelons donc le ministère de la santé français à entamer les démarches administratives en ce sens.
En France, le Conseil constitutionnel vient de censurer, pour des raisons spécieuses et factuellement fausses, une mesure historique prise dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 (PLFSS 2020) : la transparence sur les financements publics à la recherche et au développement de médicaments, dont les profits sont ensuite exclusivement privatisés. Le cas du Zolgensma est en effet loin d’être isolé, et aucun prix de médicament ne devrait être fixé sans que soient connues toutes les informations pertinentes pour en évaluer la légitimité.
La censure par le Conseil constitutionnel s’oppose aux intérêts de la santé et des finances publiques. Elle forme un véritable cadeau de Noël aux entreprises du médicaments, et notamment au LEEM, le groupe de pression de l’industrie dont le président est d’ailleurs celui de… Novartis-France.
De même, les entraves systématiques de l’Élysée contre la transparence, le soutien indéfectible d’Emmanuel Macron à l’industrie pharmaceutique, doivent cesser. Alors que les politiques austéritaires détruisent notre système de soins, l’hôpital public et toute la protection sociale, jusqu’aux retraites, il est plus que temps d’évaluer l’illégitimité des prix indus des médicaments, de les faire baisser drastiquement et de réorienter les dépenses vers des postes légitimes.
L’attentisme des gouvernements les rend complices des pratiques obscènes d’un laboratoire comme Novartis. Nous demandons aux dirigeant-es français-es d’assurer par voie de décret, la transparence sur les prix des médicaments et produits de santé, de recourir à des licences d’offices pour combattre l’explosion indue des tarifs, éviter que les prix exigés par les firmes pharmaceutiques continuent d’établir des précédents, toujours plus hauts, dans le prix des médicaments, et de mener des débats, nécessaires et urgents, sur le rétablissement de vrais pôles publics de production de médicaments.
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