Invisible et incompétente sur le COVID-19, Frédérique Vidal doit démissionner

Publié le 17 février 2021 Dans la catégorie : Communiqués de presse , ,

Nous appelons à la démission de Frédérique Vidal. Son manque de travail visible et efficace sur la crise sanitaire en cours nous met en danger.

L’urgence provoquée par la pandémie implique une coordination des recherches en cours pour y faire face. Pourtant, la ministre de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal est invisible depuis des mois sur ces thématiques. Elle aurait par exemple dû valoriser les projets étudiés par le comité CARE, en rendant à minimum publiques les compte-rendus de ce comité. Elle ne l’a pas fait, et ne s’est même pas émue de l’arrêt de cet outil essentiel d’évaluation des projets contre le COVID-19 l’été dernier.


Une ministre de la recherche absente,
incompétente et irresponsable sur le COVID-19

Bénéficiant d’un réel ministère, et non d’un secrétariat d’État ou d’une délégation, Frédérique Vidal bénéficiait d’une marge de manœuvre importante. Elle aurait dû imposer la transparence sur l’ensemble des recherches pour des vaccins ou des traitements. Ces recherches sont financées par l’argent public, concernent notre santé et une urgence sanitaire mondiale, et de doivent pas relever du secret industriel. Frédérique Vidal a refusé d’assurer cette transparence, empêchant les autorités publiques d’anticiper une stratégie vaccinale cohérente, qui aurait évalué l’intérêt respectif de chaque produit, élaboré une campagne combinant les vaccins en fonction de leurs avantages et de leurs inconvénients, prévu les contraintes logistiques, multiplié les cibles de la recherche pour être plus réactifs en cas de circulation de mutations du virus résistantes. Elle n’a rien fait de tout cela, alors que c’est son rôle. Le gouvernement est passé par le recours onéreux et opaque à des cabinets privés pour faire le travail qui relevait en partie de son ministère.

Face à l’urgence de la pandémie, Frédérique Vidal n’a pas anticipé l’émergence prévisible des variants du COVID-19 pour combler le retard de la France en matière capacité de séquençage génétique. Résultat : la nécessité aujourd’hui d’étudier ces variants est entravée par les délais et impacte la disponibilité des outils pour le suivi de personnes vivant avec d’autres maladies, comme l’a rappelé le 28 janvier le Groupe des Biologistes Moléculaires des Hémopathies Malignes.

Par ailleurs, jamais, depuis sa prise de fonction, Frédérique Vidal ou ses conseillers n’ont répondu aux courriers de notre Observatoire, notamment relatifs à la mise en œuvre en France de la résolution de l’OMS sur la transparence qui lui aurait permis de déployer des outils pour mieux agir contre la pandémie et guider la recherche.


Une ministre de la recherche
qui n’aime pas la recherche

La politique de Frédérique Vidal fragilise la recherche. Sa loi de programmation et d’orientation de la recherche est une cure d’austérité et de précarisation qui va nous rendre encore moins réactifs à de nouvelles menaces virales à venir. De même, elle a fondé une nouvelle agence de recherche, résultat de la fusion entre l’Agence nationale de recherche contre le sida et les hépatites virales (ANRS) et le consortium Reacting. Cette instance doit étudier l’ensemble des menaces infectieuses. Mais elle a été quasiment dotée du même budget dont l’ANRS disposait pour le VIH et les hépatites. Frédérique Vidal sous-finance donc lourdement la recherche contre des problèmes infectieux. A la prochaine émergence d’une menace virale, nous serons aussi démunis que nous l’avons été en janvier 2020 quand le COVID est apparu, car la recherche publique sur cette famille de virus a été sous-dotée. En refusant de tirer les leçons de la crise en cours, Frédérique Vidal aggrave notre vulnérabilité face aux crises à venir. Dans le même temps, elle a accepté depuis le début de son mandat de verser des aides à la recherche aux multinationales sans aucun contrôle public. C’est ainsi que Sanofi reçoit en moyenne 150 millions d’euros annuels au titre du Crédit Impôt Recherche, alors que le géant pharmaceutique supprime les postes de recherche, abandonne des pans entiers qu’il n’estime pas rentables.


Une ministre de l’enseignement supérieur
qui méprise les étudiants

L’abandon par la ministre des personnels et des étudiants relève de la maltraitance. Elle a refusé la distribution de masques et la mise en place d’un circuit de dépistage dédié. Elle laisse les étudiants à leur isolement, la précarité, la faim, les inégalités face aux cours en distanciel. Les mesurettes qu’elle prend arrivent toujours trop tard, sont insuffisantes et témoignent d’un mépris profond pour les personnes dont elle a la charge.


Une ministre conspirationniste et irresponsable

Cette semaine, Frédérique Vidal a relayé les théories conspirationnistes ciblant les sciences sociales, notamment quand elles étudient le racisme. Avec cet écran de fumée nauséabond, dont l’objectif est de faire monter l’extrême droite, en participant à la stigmatisation de nos concitoyens, Frédérique Vidal fait preuve d’une terrible irresponsabilité.

Sur aucune de ses attributions, depuis le début de la pandémie, la ministre Frédérique Vidal, n’a été à la hauteur. Au contraire, son irresponsabilité est une honte pour une ministre. Pour toutes ces raisons, Frédérique Vidal doit démissionner.

Au-delà de cette démission, c’est la politique publique à l’égard de la recherche qui doit changer pour nous permettre d’affronter la pandémie : financer la recherche publique à hauteur des besoins, dans tous les domaines, y compris les sciences sociales : garantir les libertés académiques, le contrôle par les pairs et les débats citoyens ; assurer la transparence sur les financements publics aux groupes privés et au contenu de leur recherche ; soutenir les étudiants en période de crise.

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