COVID-19/dépistage : réaction aux annonces du ministre de la santé

Publié le 21 février 2020 Dans la catégorie : Communiqués de presse

Le report d’un dépistage massif à la levée du confinement est irresponsable, alors que des solutions existent pour sa mise en place à court terme. Par son incompétence, le gouvernement a pris un retard incompréhensible et entend encore retarder la mise en place des recommandations de l’OMS. Les errements du gouvernement Philippe nous mettent en danger.

Un retard incompréhensible

Depuis la première annonce présidentielle, le jeudi 12 mars, et alors même qu’une offre de dépistage massive et variée aurait pu et dû être mise en place un mois plus tôt, nous n’avons eu de cesse d’alerter le gouvernement, et Olivier Véran en particulier, sur la nécessité d’un dépistage étendu.

Pendant 10 jours, le gouvernement a refusé de nous écouter. Un conseiller d’Olivier Véran nous traitait le week-end dernier d’irresponsables. Jeudi 19 mars encore, le premier ministre déroulait une « doctrine » qui ne s’appuyait sur aucune source scientifique, consistant à nier l’intérêt d’un dépistage étendu.

En réalité, le gouvernement a cherché à faire passer pour une « doctrine » médicale ce qui n’est qu’un choix contraint par la capacité réduite de dépister1Les restrictions actuelles du dépistage semblent avant tout liées au manque de personnel, aux manques de plateformes ouvertes, à l’absence de production locale publique de réactifs et matière première de réactifs, depuis de nombreuses années, à une domination du marché par trois géants pharmaceutiques que les gouvernements n’ont jamais tenté de réguler, à un manque de transparence sur les prix et sur les produits de santé et diagnostics utilisés.. Or, cette restriction n’a rien de fatal, et nous ne cessons de rappeler que des mesures d’urgence pour étendre cette capacité sont possibles, pour peu qu’on se pose les bonnes questions2 Voir l’article Nos questions pour un dépistage étendu.

Un changement que l’on doit à l’intervention militante

 Nous prenons acte que la « doctrine » présentée jeudi par le chef du gouvernement change enfin et s’appuie sur les propos du directeur général de l’OMS que nous ne cessons de citer depuis lundi dernier. C’est la preuve que ce gouvernement ne peut rien faire de correct sans la société civile et les militants.

Il serait donc irresponsable de ne pas les inclure dans les consultations et décisions liées à l’état d’urgence sanitaire et au combat contre la pandémie. C’est pourtant précisément ce que viennent de faire la majorité et le gouvernement en s’opposant à des amendements sur le sujet.

Un nouveau report irresponsable

Il est incompréhensible que le dépistage ne soit étendu que dans quelques semaines, à la levée du confinement. Dès maintenant, les personnes qui ne peuvent télé-travailler en ont besoin : les soignants, bien sûr, qui ne sont pas toujours dépistés[3], l’ensemble du personnel travaillant dans les hôpitaux, notamment pour le ménage, mais aussi les éboueurs, les caissières, les aides à domicile, les livreurs, les postiers, les commerçants ouverts, les membres de la réserve sanitaire, les enseignants volontaires, etc.

Et même pour les personnes confinées, le dépistage est indispensable, pour une prise en charge précoce, pour renforcer l’isolement au sein d’un foyer d’une personne ayant le virus, sans symptôme.

Des exemples probants

Un dépistage étendu semble être lié à un contrôle de l’épidémie ou une réduction de la mortalité liée au virus. La Corée du Sud ou l’Allemagne le montre. Le gouverneur de l’état de New York annonce un plan ambitieux de dépistage :


Pour quelles raisons, ce gouvernement n’arriverait-il pas à faire de même ? Maintenant.

Notes

  • 1
    Les restrictions actuelles du dépistage semblent avant tout liées au manque de personnel, aux manques de plateformes ouvertes, à l’absence de production locale publique de réactifs et matière première de réactifs, depuis de nombreuses années, à une domination du marché par trois géants pharmaceutiques que les gouvernements n’ont jamais tenté de réguler, à un manque de transparence sur les prix et sur les produits de santé et diagnostics utilisés.
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