Le ministre de la santé Olivier Véran a précisé lundi 24 mars la stratégie du gouvernement en matière de dépistage du COVID-19. Il a confirmé qu’un dépistage massif ne serait fait qu’à la fin du confinement, à l’aide de nouveaux tests en cours de développement, notamment des tests d’anticorps, qui permettront de savoir si les personnes ont été porteuses du virus.
Le ministre de la santé Olivier Véran a précisé lundi 24 mars la stratégie du gouvernement en matière de dépistage du COVID-19. Il a confirmé qu’un dépistage massif ne serait mis en place qu’à la fin du confinement, à l’aide de nouveaux tests en cours de développement, notamment des tests rapides et des tests d’anticorps, qui permettront de savoir si les personnes ont été porteuses du virus.
Notre réaction aux annonces d’Olivier Véran
L’arrivée de la sérologie est une bonne nouvelle pour savoir si on a été infectés et asymptômatiques. Ces tests en cours de développement depuis plusieurs semaines sont recensés par l’organisation FINDx.
Mais tests de sérologie et par PCR ne s’opposent pas, ils se complètent. L’OMS n’a pas dit « attendez la sérologie pour dépister », l’OMS a dit « dépistez, dépistez, dépistez ! ».
Les deux approches se complètent dans une stratégie d’endiguement de l’épidémie.
L’exemple de la ministre Emmanuelle Wargon prouve bien l’intérêt de la PCR pour les personnes aymptômatiques : elle-même reconnait que cela lui permet de se confiner complètement, de se reposer, de protéger les autres. Les soignants, les personnels de ménage hospitalier, les éboueurs, les caissières etc. doivent pouvoir se dépister. Les personnes ayant développé des symptômes doivent pouvoir avoir une confirmation biologique qui leur permet aussi d’éviter le stress.
Rien ne va dans le discours d’Olivier Véran, qui continue à dissimuler des erreurs et un manque de volonté politique derrière un habillage médical.
A mesure que les jours passent, il nous semble évident que les décisions pseudo médicales qui ont été mises en avant par le gouvernement concernant le dépistage du COVID-19 reposaient avant tout sur des logiques économiques. Notre pays, l’une des 7 premières puissances industrielles au monde, se targuant d’être doté d’un secteur du médicament et de l’industrie biomédicale important, n’y était tout simplement pas préparé et a constamment donné l’impression d’être à contretemps par rapport à d’autres acteurs, et de constamment improviser.
Tirer d’ores et déjà toutes les leçons
apprises de cette crise
Le gouvernement doit d’ores et déjà tirer les leçons de l’épidémie de COVID-19. Le plan de sortie de confinement, ainsi que celui qui doit permettre de continuer à étendre le recours à la PCR, doivent dès à présent reposer sur ces leçons apprises. On l’a vu, laisser au seul secteur privé et au « marché », toute notre stratégie nationale en matière de médicaments et de diagnostics s’est avéré catastrophique.
Le gouvernement doit dès à présent réquisitionner et nationaliser l’ensemble des acteurs de ce secteur sur notre territoire national. Une stratégie de planification claire et de production publique nationale des réactifs, et kits, de leur matière première, des enzymes, du gel hydro-alcoolique, de masques, doit être mise en place au plus vite. La plupart des éléments des technologies par PCR ou de sérologie n’étant plus brevetés (plateformes d’extraction et d’amplifications, kits pour les deux mêmes phases, etc.), si la propriété intellectuelle peut encore se révéler être un frein, l’ultra concentration du marché à quelques producteurs, comme Roche, Abbott/Alere, Biomérieux, Quiagen et Thermo Fisher est une des causes de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Cette situation ne date pas d’hier, l’OMS elle-même alertait sur le sujet dans un rapport en 2011. Nous n’avons cessé d’interpeler le gouvernement sur ce sujet, sans aucun retour. Il faudra aussi impérativement que le gouvernement retrace les contributions publiques en matière de développement de ces technologies diagnostiques ; et empêche le privé de s’approprier les fruits de la recherche publique.
Enfin, la situation dans laquelle nous nous trouvons est bien la preuve que « l’autorégulation du marché » ne fonctionne pas en matière de santé. En cas de crise, les conséquences de ces oligopoles sont telles pour la population qu’il devient désormais évident aux yeux de tous que ce secteur ne peut plus être laissé au privé.
Voir nos précédents communiqués sur le sujet des diagnostics du COVID-19
- 22 mars : COVID-19/dépistage: Wargon donne tort à Véran
- 21 mars (2) : COVID-19/dépistage: réaction aux annonces du ministre de la santé
- 21 mars (1) : COVID-19: nos questions pour un dépistage étendu maintenant !
- 19 mars : Covid-19: Lettre ouverte à E. Philippe sur sa «doctrine» en matière de dépistage
- 18 mars : COVID-19 : un plan d’urgence pour le dépistage
- 14 mars : COVID-19 : la transparence sur le prix des diagnostics est une urgence !
- 12 mars : COVID-19/ Mesure n°2: transparence et encadrement des prix (Mesure n°2 : La mise en place immédiate de la transparence et l’encadrement des prix des médicaments, produits de santé et diagnostics)
- 12 mars : COVID-19/ Mesure n°3: mise en place d’une production locale publique