Une flambée de Dengue touche 70 départements français. Selon Santé Publique France, du 1er mai au 23 septembre 2022, 193 cas importés de dengue ont été identifiés en France métropolitaine ; 181 ont été diagnostiqués dans des départements avec implantation documentée d’Aedes albopictus, le moustique vecteur principal du virus de la Dengue. Un brief « DGS-Urgent » du 12 septembre 2022 s’inquiète de l’ « augmentation du risque de dengue en métropole, mais aussi de chikungunya et zika, également transmis par le moustique Aedes albopictus » et de la survenue d’épisodes de transmission autochtone dans des départements jusque là épargnés. La DGS rajoute : « D’autres cas ou foyers sont probables dans les semaines à venir sur le territoire métropolitain. » Selon l’OMS, 100 à 400 millions d’infections ont lieu chaque année, dont 20 % peuvent prendre des formes sévères, incluant des hémorragies graves et des insuffisances graves.
Cette flambée et les constats qui l’accompagnent entrainent plusieurs questions, parmi lesquelles les suivantes :
- Le 30 juillet 2022, le gouvernement instituait par décret un Conseil de veille et d’anticipation des risques sanitaires. Le 15 août, on apprenait par voie de presse la nomination de sa présidente. Ce conseil est-il actif ? Quels sont ses membres ? S’est-il saisi du problème de la Dengue ?
- La Dengue touche les pays pauvres depuis plusieurs décennies. L’OMS indique : « L’incidence mondiale de la dengue a augmenté de manière spectaculaire et la moitié de la population mondiale est désormais exposée au risque de contracter cette maladie. ». Les seuls traitements existants sont symptomatiques. La prévention passe essentiellement par une lutte contre le moustique qui véhicule le virus, et cette lutte est très difficile comme le montre un article du Monde du 27 septembre. Des travaux de modélisation sur des scénarios d’extension de la Dengue, menés au sein de l’institut Pasteur à partir de 2019, ont été interrompus par l’arrivée du COVID et ne vont reprendre que maintenant. Quels moyens sont mis en œuvre pour accélérer la recherche en France sur un vaccin et des traitements ?
Nous appelons l’exécutif à clarifier la composition, les attributions concrètes et les moyens donnés au Conseil de veille et d’anticipation de risques sanitaires.