Agnès Buzyn se porte candidate pour LREM à la mairie de Paris. « Ça met une vraie candidature crédible face à Anne Hidalgo » dit-on à l’Elysée. Le bilan calamiteux de la ministre met à mal cette affirmation. Agnès Buzyn n’a aucune crédibilité. Voici son bilan en quelques grandes lignes.
Elle refuse depuis des mois de mettre en œuvre concrètement la transparence sur les prix des médicaments et produits de santé. Elle maintient donc dans l’opacité tout ce qui pourrait permettre de mieux négocier ces prix, de les revoir à la baisse, notamment les informations concernant les contributions publiques à la recherche et au développement. Alors que l’industrie pharmaceutique dégage pour ses actionnaires des dividendes records, Agnès Buzyn, dont les multiples conflits d’intérêt sont connus, a entretenu un système opaque qui autorise des prix exorbitants et illégitimes et ruine notre système de santé.
A cet égard, nous rendons public un document qui confirme qu’Agnès Buzyn, sans aucun débat public ni recherche des informations nécessaires, paie le Zolgensma, ce médicament découvert grâce à l’INSERM et au Téléthon, dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation. Le laboratoire en exigeait deux millions par traitement. A combien la ministre a-t-elle accepté de payer ? Pourquoi n’a-t-elle pas rendu ce prix public ? Pourquoi n’a-t-elle pas publiquement fait valoir les contributions publiques et caritatives qui ont permis la découverte de ce traitement ? Pourquoi accepter que nous payons deux fois, à un prix très élevé, les médicaments ?
L’explosion de ces prix cautionnée par Agnès Buzyn qui a refusé de soutenir la majeure partie des amendements sur la transparence lors des débats sur le PLFSS pour 2020 a des conséquences à long terme sur notre système de santé solidaire. C’est l’ensemble de notre système de santé qui est mis en danger par l’absence de régulation des prix des médicaments.
Alors qu’elle s’opposait à la transparence, Agnès Buzyn imposait des coupes budgétaires sans précédent à l’hôpital public et les services d’urgence au nom de la nécessité de réaliser des économies. En choisissant des mesures d’austérité et de ne jamais remettre en cause les prix illégitimes des médicaments, Agnès Buzyn est directement responsable de la ruine de l’hôpital public. Son mépris à l’égard des personnels hospitaliers, en grève depuis plus d’un an, doit être un avertissement pour l’électorat parisien sur les priorités qui sont les siennes.
Un de ses derniers gestes politiques forts aura été d’entraver l’accès aux soins des demandeurs d’asile. Portant le soupçon de la fraude et du surcoût sur une population vulnérable, reprenant à son compte les arguments du Rassemblement national, Agnès Buzyn a appliqué la préférence nationale au système de santé et mis en danger toute une population. Indigne sur le plan humain, cette mesure est dangereuse pour la santé publique et coûteuse. Parce qu’elle a combattu la transparence sur les prix des médicaments, Agnès Buzyn a choisi des mesures démagogiques qui font porter à des personnes les plus fragiles la cause de la ruine du système de santé – alors que la cause principale, l’opacité sur le prix des médicaments, est entretenue par Agnès Buzyn.
A chaque conflit d’intérêts, Agnès Buzyn a choisi les intérêts privés contre la santé. C’est le cas avec le prix des médicaments. Ce fut aussi le cas pour le Dry January, cette action de santé publique combattue par le lobby viticole. Agnès Buzyn a retiré son soutien à cette action.
Agnès Buzyn restera à ce jour l’une des pires ministres de la santé que la Vème république ait connue.
Nous exigeons toujours du gouvernement un décret imposant la transparence sur les prix des médicaments et mettant en œuvre la résolution soutenue par la France devant l’OMS en mai 2019.