Le gouvernement doit être transparent sur les capacités des autorités françaises à apporter une réponse vaccinale à la variole du singe.
Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné, le 6 juillet, la progression inquiétante de la variole du singe, recensant à ce jour, 6000 cas dans 58 pays, et a annoncé la tenue d’une réunion du comité d’urgence de l’OMS au plus tard la semaine du 18 juillet.
En France aussi, et en Europe, épicentre de l’épidémie, les nouvelles contaminations progressent : 330 cas au 24 juin, 498 au 30 juin, 577 cas au 5 juillet pour notre pays. La maladie touche en très grande majorité les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Si la maladie semble guérir d’elle-même après 2 à 3 semaines, les témoignages soulignent de symptômes très douloureux ressentis par les personnes.
Depuis plusieurs jours, les associations LGBTQI et de luttes contre le VIH multiplient les interpellations du gouvernement pour demander une action rapide. Pourtant, celui-ci reste globalement silencieux. La reconduction ou l’arrivée au gouvernement de plusieurs ministres soutiens de la Manif pour tous, notamment Christophe Béchu, capable de sacrifier la santé des homosexuels en censurant une campagne de prévention du VIH qui leur était destinée, poussent-elles l’exécutif à l’inaction sur cette épidémie qui touche avant tout des HSH ?
Où sont les vaccins ? Où sont les stocks ?
La vaccination semble l’une des réponses à apporter à cette nouvelle crise sanitaire. Pourtant, le ministre de la santé M. François Braun, n’a toujours pas indiqué le nombre de doses disponibles, ni les mesures prises pour constituer un stock permettant d’assurer la meilleure stratégie, notamment au nom du secret. Ce silence est particulièrement inquiétant, car lors de la première vague de la crise du COVID-19, l’exécutif avait été amené en avril 2020 à mentir sur l’intérêt du masque et du dépistage pour ne pas avoir à reconnaître publiquement que les stocks avaient été dilapidés. Cette impréparation a valu à l’État d’être récemment reconnu fautif par la justice.
Le nouveau ministre de la santé ne peut démarrer son mandat ni sur le mensonge et l’opacité, ni sur le secret, contre la santé publique. Les questions auxquelles il doit répondre sont très simples :
- De combien de doses de vaccins contre la variole du singe disposons-nous à ce jour ?
- Quelles commandes ont été passées et dans quelles conditions contractuelles (prix, garanties de livraison, etc.) ?
- La capacité de production a-t-elle été identifiée et est-elle suffisante ?
- S’agit-il d’une production exclusivement confiée au secteur privée ou également publique ?
- Quand une extension des populations à vacciner, qui semble urgente, par exemple à l’ensemble des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et aux travailleurs/travailleuses du sexe, sera-t-elle possible ? Les recommandations françaises actuelles limitent la vaccination contre la variole du singe aux seuls cas contacts, laissant penser que les stocks ne sont pas suffisants.
Nous attendons des réponses claires et précises du ministre de l’exécutif et du ministre François Braun.