Parution de « Combien coûtent nos vies ? »

Couverture de l'essai

Ce jeudi 1er septembre parait dans la collection Amorce des éditions 10/18 Combien coûtent nos vies ? Écrit par la co-fondatrice et le co-fondateur d’OTMeds, Pauline Londeix et Jérôme Martin, cet essai rend accessibles les mécanismes de la chaine du médicament et ses dysfonctionnements, notamment en matière de priorités de recherche, de production, de pénuries, de propriété intellectuelle ou encore de fixation des prix.

L’ouvrage s’adresse à toutes les personnes qui se sentent dépossédées des débats sur les politiques pharmaceutiques. Malgré leur apparente technicité, ces politiques sont un pan essentiel pour assurer l’exercice du droit à la santé. A ce titre, elles devraient faire l’objet de discussions collectives dont l’enjeu est au fond très simple : de quelle politique du médicament avons-nous besoin pour garantir le meilleur exercice du droit à la santé ?

L’actualité récente a encore montré la nécessité de débats éclairés sur ce sujet :

  • Absence de production publique pharmaceutique pour répondre à l’augmentation du prix des traitements et aux pénuries structurelles et conjoncturelles : depuis le début de la pandémie de COVID-19, rien n’a été fait pour garantir une production locale publique, française ou européenne, de médicaments. Quatre cinquièmes de la matière première pharmaceutique nécessaire au façonnage des médicaments essentiels que nous consommons est produite en Chine et en Inde. Or, après l’invasion Russe en Ukraine et les tensions autour de Taïwan, les cartes diplomatiques et géostratégiques sont rebattues. Le système actuel génère déjà en France des pénuries structurelles de médicaments en hausse exponentielle. Qu’arrivera-t-il à l’accès à nos traitements si la Chine ou l’Inde ne veulent ou ne peuvent plus exporter la matière première ?
  • Stratégies industrielles peu claires pour mettre en œuvre la réponse aux pandémies émergentes, comme par exemple à la variole du singe : malgré les alertes des chercheurs et des associations, la campagne de vaccination contre la variole du singe à destination des publics prioritaires a commencé tardivement, et son rythme est beaucoup trop lent. A l’opacité habituelle du secteur pharmaceutique s’ajoute le secret défense, alors qu’il est question d’une pandémie. Des doutes légitimes touchent la capacité de production du détenteur de brevets pour faire face à l’augmentation massive de la demande. Enfin, nous ne disposons pas d’outils spécifiques contre la variole du singe car tant qu’elle n’affectait que les habitants de pays pauvres d’Afrique, elle n’a pas fait l’objet de recherche au long cours qui permettraient aujourd’hui d’être mieux armés.
  • Système de santé solidaire menacé par les mesures d’austérité : tout au long de l’été, des services d’urgence ont dû fermer ou trier drastiquement les patients. Ce sont les conséquences de politiques d’austérité menées depuis des décennies. Dans le même temps, aucun débat public n’a lieu sur l’augmentation du prix des innovations thérapeutiques, qui atteignent des sommes exorbitantes.

Alertes scientifiques qui ne sont pas entendues par les politiques, modèle de recherche qui ne répond pas à tous les besoins des populations, pénuries croissantes, explosion des prix qui menace la pérennité de nos systèmes de santé solidaires, obstacles de la propriété intellectuelle, progrès insuffisants de la transparence : tout ce qui affecte concrètement notre droit à la santé sans être collectivement débattu est rendu accessible dans Combien coûtent nos vies ?

Au-delà de ces constats qui pourraient conduire à une forme de fatalisme, l’essai aborde les questions de recherche biomédicale et de production industrielle dans leur perspective historique, présente des solutions et pistes pragmatiques, dont certaines sont déjà mises en place dans certains pays du Sud. Ces pistes pourraient permettre de repenser le système qui entoure les produits de santé, de la recherche fondamentale à leur accès. Les rapports de force actuels entre États et multinationales ont mené au modèle actuel, mais celui-ci n’est en rien inéluctable et il est possible d’en changer pour permettre un plein exercice du droit à la santé pour tous et toutes à travers le monde.

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