Si les annonces du laboratoire Pfizer sur le candidat vaccin BNT162b2 suscitent de l’espoir, différents points doivent être pris en considération pour interpréter ces annonces. Pour le moment, les seules informations disponibles sont celles du laboratoire, ce qui est insuffisant.
Pour le moment, nous ne pouvons nous fier qu’aux annonces de Pfizer car nous ne disposons pas des résultats complets de l’essai, mais simplement du communiqué de Pfizer qui reste peu clair sur différents points.
Nous ne disposons pas du protocole de recherche, donc nous ne savons pour le moment pas à quelle question correspond et répond les « 90% d’efficacité » avancés par la firme. Une communication qui ne s’appuie comme c’est le cas là, que sur des résultats partiels et préliminaires est insuffisante pour juger de l’efficacité de ce candidat vaccin.
Le protocole et les résultats des essais cliniques doivent être analysés et revus par des comités d’experts indépendants, ainsi que par les agences de régulation (FDA, EMA, etc.).
C’est essentiel pour ne pas nuire à l’adhésion vaccinale (un vaccin qui ne serait utilisé que par moins de 60% de la population, et même s’il était efficace à 100%, n’aurait pas d’impact au niveau populationnel pour contrer la pandémie).
Il faut par ailleurs une transparence totale sur les financements qui ont permis au développement de ce vaccin : on sait déjà que de l’argent public allemand (375 millions d’euros) et de la banque d’investissement européenne (100 millions d’euros) ont été investis.
On note aussi que le vaccin doit être conservé à -70c°, ce qui le rend très difficilement utilisable dans la majeure partie de la planète. D’autant plus que deux injections sont nécessaires. On ne connait par ailleurs par la durée de l’immunisation.
Nous demandons toujours la transparence sur les protocoles de recherches des autres candidats vaccins, au risque sinon de développer des vaccins similaires en parallèle avec beaucoup d’argent public, alors que si une meilleure coordination était mise en place entre les Etats et les développeurs, on pourrait avoir une palette de vaccins complémentaires adaptés à des publics différents (professionels de santé, personnes âgées, etc.).