La France est désormais le pays où la situation sanitaire est la pire d’Europe. Pourtant, dans les communications officielles, le gouvernement de Jean Castex continue d’essaimer les mensonges pour couvrir son refus dogmatique de prendre les mesures sanitaires vitales, telles que la levée des brevets sur les vaccins ou l’augmentation des moyens pour l’hôpital.
Après avoir discrédité les scientifiques à différentes étapes-clés depuis l’apparition du COVID-191Ou encore apporté un soutien explicite à Didier Raoult à une période où son rapport hasardeux à la rigueur méthodologique était bien documenté., Emmanuel Macron et le gouvernement Castex continuent après celui d’Édouard Philippe d’accumuler les approximations et les mensonges2Le gouvernement prétend avoir doté l’hôpital de plus de moyens alors que le dernier budget voté aggrave l’austérité constante des vingt dernières années. Jean-Michel Blanquer a assuré que tout était prêt pour réduire la circulation du virus pour la rentrée de septembre, puis à chaque phase importante de l’épidémie, alors que c’était faux. Le même a assuré que les graves dysfonctionnements informatiques qui ont empêché l’enseignement en distanciel en avril étaient lié à un incendie de serveurs en Alsace ou à des hackers russes, ce qui était faux., les dévoiements d’études scientifiques3Pour ne citer que deux exemples : le 28 janvier, Jean Castex a présenté aux parlementaires des projections de l’épidémie trafiquées. Le 25 avril, le même a affirmé que les variants brésiliens et sud-africains avaient tendance à régresser., les falsifications des recommandations médicales4Pour habiller médicalement les pénuries de masques, le gouvernement a affirmé au printemps 2020 qu’ils étaient inutiles et contre-productifs. Pour habiller médicalement les pénuries de tests, Édouard Philippe et Olivier Véran ont menti à plusieurs reprises en assurant que le dépistage était inutile et contre-productif, alors même que l’OMS appelait à une extension massive du dépistage. Parce qu’il n’assumait pas les pénuries de vaccins, le gouvernement a rendu responsable un mouvement antivaxx au point d’intégrer les membres de ce mouvement obscurantiste au comité citoyen de suivi de la campagne vaccinale.. Le président de la République nous a volontairement fait entrer dans l’ère de la post-vérité, de sa post-vérité.
Cette politique de communication compromet une adhésion collective aux gestes-barrières, empêche l’appropriation d’un discours scientifique complexe et renforce les résistances obscurantistes aux vaccins. Elle vise avant tout à couvrir des choix politiques désastreux. Dans d’autres pays, comme l’Inde et le Brésil, le populisme et le dogmatisme des dirigeants font aussi des dégâts considérables.
La situation française est catastrophique, incontestablement la pire d’Europe, la circulation des variants très forte, et les pertes de chance pour les personnes ayant besoin du système de soin grandissantes — le taux d’occupation en réanimation atteint aujourd’hui presque les niveaux de la courbe d’avril 2020 et de novembre 2020. Les conséquences sont notamment de limiter l’accès à des soins (diagnostics, traitements) pourtant vitaux à des personnes qui en ont besoin. La politique de post-vérité du gouvernement lui permet de ne pas rendre de comptes sur l’austérité qu’il inflige à l’hôpital depuis quatre ans, au prix de nos vies.
Sur le seul fondement d’une communication approximative ou mensongère, le gouvernement souhaite « rouvrir » le pays, comme ses voisins européens. Mais la situation n’est pas du tout la même que dans ces pays, qui, eux, ont su un peu mieux faire face à la pandémie ces derniers mois.
En matière de vaccins, le dogmatisme qui a consisté à laisser le secteur privé seul maître de la production vaccinale a eu les conséquences que nous connaissons aujourd’hui : retarder la campagne de vaccination, et limiter les exportations vers les pays du sud. Ce dogmatisme conduit également le gouvernement à continuer de s’opposer à la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le COVID-19 pour en permettre la production par les pays du sud. La situation dramatique que traversent l’Inde (1,36 milliards d’habitants) et le Brésil (220 millions d’habitants) montre qu’une augmentation significative des capacités vaccinales mondiales est aujourd’hui une urgence absolue.
Refusant d’agir à hauteur de l’urgence mondiale qui se joue actuellement, obnubilés par des enjeux économiques court-termistes, Emmanuel Macron et les membres du gouvernement de Jean Castex, montre qu’en matière de populisme, ils ont peu à envier à celui de Jair Bolsonaro et en son temps de Donald Trump.
Notes
- 1Ou encore apporté un soutien explicite à Didier Raoult à une période où son rapport hasardeux à la rigueur méthodologique était bien documenté.
- 2Le gouvernement prétend avoir doté l’hôpital de plus de moyens alors que le dernier budget voté aggrave l’austérité constante des vingt dernières années. Jean-Michel Blanquer a assuré que tout était prêt pour réduire la circulation du virus pour la rentrée de septembre, puis à chaque phase importante de l’épidémie, alors que c’était faux. Le même a assuré que les graves dysfonctionnements informatiques qui ont empêché l’enseignement en distanciel en avril étaient lié à un incendie de serveurs en Alsace ou à des hackers russes, ce qui était faux.
- 3Pour ne citer que deux exemples : le 28 janvier, Jean Castex a présenté aux parlementaires des projections de l’épidémie trafiquées. Le 25 avril, le même a affirmé que les variants brésiliens et sud-africains avaient tendance à régresser.
- 4Pour habiller médicalement les pénuries de masques, le gouvernement a affirmé au printemps 2020 qu’ils étaient inutiles et contre-productifs. Pour habiller médicalement les pénuries de tests, Édouard Philippe et Olivier Véran ont menti à plusieurs reprises en assurant que le dépistage était inutile et contre-productif, alors même que l’OMS appelait à une extension massive du dépistage. Parce qu’il n’assumait pas les pénuries de vaccins, le gouvernement a rendu responsable un mouvement antivaxx au point d’intégrer les membres de ce mouvement obscurantiste au comité citoyen de suivi de la campagne vaccinale.